« Les mots possèdent un grand pouvoir, ils peuvent tout aussi bien créer un moment que le détruire. »
Susan Gale
Prenez-vous garde aux mots que vous employez? Quelle place occupent les mots dans votre vie? Dans quelle intention les utilisez-vous? Y a-t-il des mots que vous avez dits ou que l’on vous a dits qui sont demeurés gravés en vous?
Ma vie est parsemée de mots, et ce, depuis ma conception. Je suis un passionnée des mots tant a l’écoute d’une chanson, la découverte d’un livre, la discussion avec l’autre que dans l’écrit. La parole m’a permise de créer des liens affectifs forts, à me défendre, à apprendre et connaître, à mieux comprendre l’autre. Elle m’a également blessée, induite en erreur, des mots m’ont lacérés vivement le cœur.
Aussi loin que peut remonter ma mémoire, j’ai beaucoup écrit, raconté. J’adore également parler, et dans cette optique, je partage et transmets. Ce n’est que dans la dernière décennie que l’écrit m’a permis de me dévoiler doucement et de dire, sans que ce soit verbal, mes ressentis et mon appréciation, aux personnes qui font partie de ce que j’appelle ma famille élargie, et ce, en dehors des occasions officielles.
Dans ma jeunesse, j’ai remarqué rapidement le pouvoir des mots. Je possède un talent d’écoute allié à une excellente mémoire. La parole est devenue pour moi une sorte d’arme que j’ai utilisée pour me protéger des blessures externes. Il m’a fallu longtemps pour comprendre que les mots, en apparence inoffensifs, peuvent être bienveillants autant que destructeurs. Étant toute petite, les mots prononcés à mon encontre se sont ancrés profondément en moi, comme pour la majorité d’entre nous, et j’ai grandi en portant cette douleur. Je l’ai ensuite malheureusement transmise, à mon tour, à d’autre en guise de défense.
Par bonheur, j’ai choisi la voie de la guérison et commencé à surveiller mes paroles et à cesser graduellement son usage dans le but d’affaiblir l’autre ou de cacher qu’il avait visé juste à mon propos. Malgré les critiques que j’entends souvent au sujet de la langue française, elle nous offre une panoplie gigantesque de mots pour verbaliser tout genre de sentiment, sans écorcher la dignité et l’humanité de notre interlocuteur. On peut dire sans blesser.
En modifiant cette pratique et en prenant garde de ne blesser personne, je peux vous dire que c’est devenu un rayon de bonheur dans ma vie lorsque j’y parviens. Encore plus lors de situations difficiles où mes émotions sont à fleur de peau. Je suis désormais capable de parler ouvertement de mon amour et de mon appréciation et je suis heureuse de constater à quel point ma relation avec autrui s’est enrichie. Personne n’a tenté de ridiculiser mes sentiments ou de rejeter mes paroles d’encouragement, de soutien ou de gratitude.
Au fond, nous sommes tous semblables, nous partageons tous le même type de blessure et nous souhaitons être reconnus. Nous possédons tous des qualités, des talents qui nous sont propres. Je cherche le beau et le bon dans l’autre, au maximum de mes possibilités et ma vie s’en trouve plus heureuse. J’ai d’ailleurs de précieuses amies, que je n’aurais jamais abordées si j’en étais resté à ma première impression. J’ai choisi de faire preuve d’ouverture et d’acceptation et parfois de revoir complètement mes idées, pour mieux évoluer et éviter bien des malentendus.
Je ne sais pas si certains d’entre vous se rappellent la magnifique chanson de Francine Raymond, que cette merveilleuse auteure-compositrice-interprète du Québec a lancée en 1993. La chanson « Y’a des mots! » couvre fabuleusement l’emploi du langage dans toutes les formes possibles. Prenez le temps de découvrir ou de redécouvrir cette extraordinaire chanson, et écoutez ce qu’elle vous raconte! https://www.youtube.com/watch?v=5McBg7kUfDE
Et vous, que pensez-vous de la manière dont nous nous parlons habituellement? Comment communiquez-vous? Avez-vous déjà constaté que des malentendus sont souvent à l’ origine de divergences ou de conflits d’interprétations? Quels sont vos meilleurs trucs ou clés pour mieux communiquer?
Publié le 28 mai 2019
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