Article / 10 juin 2019
« Lorsque tu parles, tu ne fais que répéter ce que tu sais déjà. Mais, si tu écoutes, tu pourras sûrement apprendre quelque chose de nouveau. »
Dalaï-lama
Savoir écouter s’avère une tâche ardue pour plusieurs personnes. En général, dans une conversation, nous passons un temps fou à préparer notre prochaine intervention plutôt que d’écouter réellement notre interlocuteur. Souvent, nous sommes davantage pressés de dire, de parler de nous-mêmes, de faire connaître notre opinion. Pour moi l’écoute c’est aller à l’encontre de l’autre, faire sa connaissance, le reconnaitre, et comme dirait le Petit Prince de St-Exupéry, l’apprivoiser.
Lorsque j’observe autour de moi, je me rends compte que maintenant l’opinion de tout un chacun prend une importance capitale dans la communication. Pourtant, celle-ci n’est que le résultat des pensées d’une personne enrobées de toutes ses croyances et références personnelles. Cherchons-nous à comprendre et saisir ce qui se cache derrière ces avis? Si l’on s’y attardait, nous y découvririons des peurs, de l’ignorance, de l’incompréhension. Il suffirait probablement juste de saisir l’origine de ces perceptions pour modifier la qualité de la communication. Je suis certaine que vous avez tous déjà eu l’impression que vous n’étiez pas entendu à un moment où l’autre de votre vie.
En ayant travaillé en relation d’aide longtemps, j’ai bien sûr appris nombre de techniques, car l’art d’écouter est une compétence relationnelle de premier plan. Cependant, c’est lors de mon passage dans la formation de coach PNL (programmation neurolinguistique), que j’ai perfectionné cet art. La présidente de l’institut de coaching international, madame Nathalie Hamelin, une experte en la matière, l’exprime ainsi; « Pour développer l’art d’écouter, il y a une prémisse, soit l’art de la présence. C’est en étant présent à soi et à l’autre que je peux vraiment être avec l’autre et écouter ce qui est important dans son message, autant en captant les mots importants qu’en calibrant son langage non verbal et les micro-indices, tels que la coloration de la peau à certains moments, la respiration, l’émotion qui est véhiculée à travers ses paroles et encore plus. »
Comme je l’ai déjà mentionné, ayant réalisé de nombreux entretiens, j’avais déjà acquis de l’expérience qui se reflétait dans ma capacité d’écoute, mais là-bas, j’ai pu affiner cette notion de présence à l’autre. Il n’existe plus que la personne devant moi et nous sommes comme dans une bulle, rien d’autre n’existe. C’est fascinant de voir comment ce type d’écoute te permet de saisir les mots, mais cela va bien souvent au-delà des mots. Oui, il est même possible de percevoir ce que l’autre tait. Vous avez déjà du ressentir cette impression qu’il y avait autre chose sous les propos d’un individu avec lequel vous parliez.
J’aimerais maintenant vous partager un texte, « Écoute-moi » de Madame Virginia Satir, une psychologue émérite américaine ;
Développer l’écoute
Lorsque je te demande de m’écouter, et que tu me donnes des conseils,
tu ne fais pas ce que je t’ai demandé.
Lorsque je te demande de m’écouter, et que tu me dis que je ne devrais pas
me sentir ainsi, tu piétines mes sentiments.
Lorsque je te demande de m’écouter, et que tu crois que tu dois faire
quelque chose pour solutionner mon problème, tu me brimes,
aussi étrange que cela puisse te paraître.
Écoute ! Tout ce que je te demande, c’est de m’écouter.
Pas de parler ou de faire, ou juste m’entendre. Les conseils, je n’en ai que faire.
Je peux accomplir mes choses, je ne suis pas sans ressource, peut-être suis-je découragée ou hésitante, mais je ne suis pas impuissante.
Lorsque tu fais quelque chose à ma place et que je peux l’accomplir
moi-même, tu contribues à ma peur et à ma faiblesse.
Mais lorsque tu acceptes, comme un simple fait, que je sente ce que je sens,
aussi irrationnel que ce soit, alors, je peux cesser de vouloir te convaincre
et travailler à comprendre ce qui se passe en moi.
Et si un jour tu désires parler, je t’écouterai à mon tour.
Ce texte exprime à lui seul l’importance de l’écoute. Pourquoi ai-je tenue à écrire sur l’écoute ? Tout simplement car l’écoute disparait de plus en plus de nos conversations. Habitué à se créer une opinion dans l’instant et de suivre les propos les plus populaires sans vraiment chercher à comprendre réellement la portée de nos paroles, apporte son lot d’incompréhension. La mode des textos a également engendré énormément de malentendus, pourquoi ? Simplement parce qu’il manque tout le non verbal qui en dit autant, sinon plus que les mots.
Il m’apparait important de prendre le temps d’écouter vraiment, avec le cœur et la présence, votre conjoint, vos enfants, vos amis, vos collègues…le plus souvent possible. Bien sûr il y a des moments où c’est plus difficile, il en est de même pour moi, mais au moins en ayant à l’esprit l’importance de le faire, vous trouverez un temps pour le faire lorsque ça compte vraiment ! Imaginez ? À la clé, des relations plus harmonieuses, davantage de compréhension et un sentiment d’être enfin reconnu. Voilà, mon message est livré, et comme toujours n’hésitez pas à me laisser vos commentaires !
Publié le 10 juin 2019
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