Chronique / 19 juillet 2019
« Il ne faut pas demander que les évènements soient comme tu le veux, mais il faut les vouloir comme ils arrivent : ainsi ta vie est plus heureuse. »
Épictète
Ce roman de Saverio Tomasella nous offre une histoire de lâcher-prise. Vous l’aurez compris, l’héroïne de ce récit, Estelle, contrôle absolument tout. Il s’agit d’un sujet d’actualité, il y a d’ailleurs beaucoup de documentations sur ce thème. Dans cette culture de performance actuelle, il est donc tout naturel d’être tenté de contrôler au maximum afin de se démarquer. Cependant, cette maîtrise suscite son lot d’inconvénients car puisque la vie est mouvement et que tout change régulièrement, il est illusoire de s’acharner à vouloir contrôler.
Imaginez, Estelle compte les kilomètres des courses qu’elle effectue, calcule le nombre de calories qu’elle ingère, se fustige elle-même à la moindre erreur, bref sa vie devient tellement lourde, insatisfaisante et pleine d’échecs. Mais sa voisine de palier, Béa, vient un jour frapper à sa porte et de là une prise de conscience amène Estelle à délester sa vie de ce surcroît de contrôle.
En effet, Béa, est tout le contraire d’Estelle. La soixantaine, épanouie, spontanée, faisant preuve d’une écoute sensible et chaleureuse et de tout un franc-parler qui invite Estelle à se défaire de sa charge mentale imposante. Ce livre regorge de réflexions, de questionnements et d’exercices à tester pour apprendre simplement à accueillir et à accepter ce qui est.
J’ai beaucoup aimé ce bouquin. La manière dont Béa s’y prend avec Estelle pour l’aider à sortir de son carcan est pleine d’amour, de bienveillance et aussi de plaisir. Je me suis reconnue dans certaines actions contrôlantes d’Estelle et j’ai trouvé intéressantes les solutions proposées. Bien que le sujet puisse paraitre un peu lourd, le traitement lui est simple et léger de sorte que le lecteur ne se casse pas la tête tout en apprenant des choses vraiment intéressantes.
Son auteur Saverio Tomasella est docteur en sciences humaines, psychanalyste, chercheur en psychopathologie clinique et écrivain. Il est le fondateur d’un Observatoire sur l’ultrasensibilité. Le lâcher-prise est donc abordé sous une forme semblable à un feuilleton plutôt que d’une façon théorique. Questions, conseils et techniques émaillent le propos, ce qui allège vraiment la manière d’aborder un thème plutôt revêche. La plupart des livres sur le sujet sont plutôt revêches alors que ce roman se lit facilement.
De plus, à la fin du recueil se trouve un cahier d’exercices que l’on peut faire tranquillement chez soi à son rythme. Il sert également de résumé de toutes les pistes explorées dans l’ouvrage et de ses clés importantes. Donc, aucun besoin d’annoter ou de farfouiller longtemps pour retrouver les techniques qui vous ont le plus touché en cours de lecture.
Bonne lecture et laissez-moi vos commentaires dans l’espace prévue. Si vous avez des suggestions de lectures passionnantes à me proposer, ne vous gênez surtout pas !
Publié le 19 juillet 2019
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